4,4% de l’empreinte carbone nationale. C’est ce que représente aujourd’hui le numérique en France, avec une tendance à la hausse portée notamment par l’essor de l’intelligence artificielle, selon l’Ademe. A l’échelle de notre planète, les chiffres ne sont guère plus rassurants. Entre 10 et 12 milliards de mails sont envoyés chaque heure, 180 millions de recherches Google sont effectuées, plus d’un milliard de smartphones sont vendus chaque année…

Face à ces constats, la communication numérique responsable n’est plus une option mais une nécessité stratégique pour les entreprises !

Contactez un expert éditorial

Au-delà du buzzword, une transformation profonde

La communication responsable dépasse largement la seule dimension environnementale. Elle englobe trois périmètres interdépendants : l’impact social (accessibilité, inclusivité), l’éthique (véracité des messages, transparence) et l’empreinte écologique des actions de communication.

Cette approche repose sur trois piliers fondamentaux : ce que l’on dit (le contenu et sa véracité), la manière dont on le dit (les moyens mobilisés et leur impact), et l’impact global de ces actions de communication sur l’ensemble des parties prenantes. À ne pas confondre avec la communication RSE, qui consiste à valoriser les engagements d’une entreprise, ni avec le greenwashing, qui en est l’exact opposé. La communication responsable interroge la démarche communication elle-même, dans sa conception comme dans son exécution.

Un cadre réglementaire qui se durcit

RGPD (données privées), RGAA (accessibilité), REEN (environnement), RGS (sécurité), RGESN  (éco-conception), RGI (interopérabilité)… Le législateur accélère. La loi Climat et Résilience de 2021 et la directive européenne Green Claims ont par ailleurs considérablement renforcé les obligations des annonceurs. Les entreprises s’exposent désormais à des risques financiers directs. Mais surtout à un préjudice réputationnel majeur en cas de non-respect de ces normes.

Dernière évolution en date : l’acte législatif européen sur l’accessibilité (EAA), entré en vigueur le 28 juin dernier. Elle oblige les organisations publiques et privées à rendre leurs produits et services accessibles aux personnes handicapées. Cette réglementation implique notamment de respecter les principes du WCAG : sites web et applications doivent être « perceptibles, utilisables, compréhensibles et robustes ». Les 87 millions d’Européens touchés par le handicap à des degrés divers ne sont plus une audience optionnelle.

Les piliers d’une communication numérique responsable efficace

Commencez par vous poser les bonnes questions.

Avant tout projet, interrogez son utilité : avez-vous vraiment besoin de créer un nouveau contenu sur un sujet déjà massivement traité par ailleurs ? Apportez-vous une information nouvelle ? Quelle stratégie souhaitez-vous mettre en place et sur quelle durée ?

Soignez votre message.

Sans message clair, pas de communication efficace. Proposez un contenu utile, adapté à votre audience. La sobriété éditoriale n’est pas un appauvrissement, mais une exigence de pertinence.

Optimisez vos formats.

La vidéo représente 60 % de la bande passante internet mondiale. Elle génère plus de 300 millions de tonnes de CO2 par an, l’équivalent du bilan carbone de l’Espagne ! Mais bien évidemment, c’est aussi un format très efficace et qui fonctionne. L’enjeu de sa bonne utilisation est donc majeur. Solutions concrètes : désactivez la lecture automatique, limitez la qualité à 720p, compressez les fichiers… Pour les images, adoptez les formats WebP ou AVIF, 30% moins lourds que le JPEG. Et de manière générale, respectez les règles de l’éco-conception !

Adaptez votre stratégie par canal.

Sur les réseaux sociaux, la portée organique limitée impose de publier moins, mais mieux. Ciblez les plateformes pertinentes selon votre audience et la durée de vie souhaitée du contenu. Pour les newsletters, définissez une fréquence raisonnable, optimisez la construction, nettoyez régulièrement votre base en respectant le RGPD. Concernant votre site web, anticipez les besoins utilisateurs, privilégiez le mobile first si pertinent, utilisez un thème léger et simplifiez le parcours. Des exemples inspirants ? L’espace carrières de BNP Paribas, repensé pour être plus pertinent et utile, le site du New York Times ou encore du groupe Avril, qui mêlent avec succès les meilleures pratiques responsables en matière d’architecture, de mix visuel et de traitement éditorial.

Veiller à l’accessibilité.

Utilisez des polices lisibles, intégrez des balises de titres claires, ajoutez des textes alternatifs aux images porteuses d’information, assurez un contraste suffisant, sous-titrez les vidéos et transcrivez les formats audios. Le Référentiel général d’amélioration de l’accessibilité (RGAA) offre un cadre complet pour progresser.

Place à l’action : par où commencer ?

Première étape de toute refonte stratégique : l’audit permet de recenser et qualifier l’ensemble de vos contenus existants, supports utilisés, chaînes de prestataires. Formez ensuite vos équipes aux enjeux et risques réglementaires. Mettez en place une gouvernance claire avec des processus de validation intégrant ces nouveaux critères. Mesurez l’impact carbone de vos campagnes et leur réception effective.

Depuis 2019, le label « Numérique Responsable » permet de certifier votre engagement en réduisant l’empreinte écologique, économique et sociale de vos technologies. Un repère utile pour structurer votre démarche et la valoriser auprès de vos parties prenantes.

Source : Le site de la communication responsable, Ademe